Résumé |
L'Enquête par grappe à indicateurs multiples (MICS 2006) du Burkina Faso est une enquête nationale qui porte sur les ménages, les femmes et les enfants. Elle est représentative aux niveaux national et du milieu de résidence. L'objectif principal est de collecter des informations récentes pour le suivi des progrès relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adopté en septembre 2000 et au Plan d'action d'un Monde Digne des Enfants (MDE), adopté en mai 2002.
L'Enquête à Indicateurs Multiples du Burkina Faso (MICS3) de 2006 a été réalisée par l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD). Elle a été entièrement financée par le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF). Cette enquête intervient après l'enquête MICS1 réalisée par le Burkina Faso et financée par l'UNICEF en 1996. La troisième édition des enquêtes MICS (MICS3) a concerné plus de 50 pays à travers le monde au cours de la période 2005-2006. Les outils et méthodes de l'enquête sont fondés sur des modèles et standards développés par le projet MICS dont la mission consiste en la collecte d'informations sur la situation des enfants et des femmes dans les différents pays à travers le monde. Pour de plus amples informations, consulter le site www.childinfo.org.
MORTALITE DES ENFANTS DE MOINS DE CINQ ANS
Dans le cadre de l'enquête MICS3, les taux de mortalité infanto-juvénile sont calculés sur la base d'une technique d'estimation indirecte dénommée Méthode de Brass. Le taux de mortalité infanto-juvénile (avant cinq ans) est de 188%0 pour la période de mars 2000 à avril 2002.
Le taux de mortalité infanto-juvénile est plus élevé chez les enfants de sexe féminin que chez les enfants de sexe masculin (190%0 contre 186%0). Les probabilités de décès des enfants de moins de cinq ans sont environ 1,5 fois plus élevées en milieu rural qu'en milieu urbain (respectivement 196%0 et 126%0).
ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS
Statut nutritionnel
- Un enfant sur trois âgés de moins de cinq ans (37%) souffre d'insuffisance pondérale. Egalement un enfant sur trois âgés de moins de cinq ans (35%) souffre d'un retard de croissance et un enfant sur cinq (23%) souffre d'émaciation.
- Sept pour cent (7%) des enfants âgés de moins de six (6) mois sont exclusivement allaités au sein maternel. A l'âge de 6-9 mois, 50% des enfants reçoivent du lait maternel et des aliments solides ou pâteux. Et à l'âge de 20-23 mois, 85% des enfants continuent d'être allaités au sein.
- Parmi les enfants de moins de 12 mois, 25% sont nourris convenablement.
Apport en vitamine A
- Au cours des six mois précédant l'enquête MICS3, près de sept enfants sur dix (67%) âgés de 6-59 mois ont reçu de la vitamine A et 18% n'en ont jamais reçu.
- La moitié des femmes âgées de 15-49 ans (48%) qui ont accouché au cours de l'année précédant MICS3 ont reçu une supplémentation en vitamine A dans les huit semaines suivant l'accouchement.
Faible poids à la naissance
- Quatre enfants sur dix (39 %) nés au cours des deux dernières années précédant l'enquête MICS3 ont été pesés et près de 16 % de ces enfants ont un poids inférieur à 2500 grammes.
SANTE DE L'ENFANT
Couverture vaccinale
- Les résultats de l'enquête MICS3 indiquent que 67% des enfants âgés de 12-23 mois ont reçu tous les vaccins recommandés. Ce pourcentage est plus faible en milieu rural (63%) qu'en milieu urbain (83%).
- Parmi les enfants âgés de 12-23 mois actuellement vaccinés, 92% ont reçu le BCG ; 79% la DTP3 ; 79% la Polio3 ; 76% la fièvre jaune et 75% la rougeole.
- Parmi les femmes ayant eu une naissance au cours des 12 derniers mois, trois sur quatre (75%) ont bénéficié de la protection prénatale contre le tétanos. Cette proportion est de 85% en milieu urbain contre 73% en milieu rural.
Diarrhée
- Au cours des deux semaines précédant l'enquête, un enfant sur quatre âgé de moins de cinq ans (20%) a eu la diarrhée. Dix-sept pour cent (17%) des enfants sont concernés en milieu urbain contre 21% en milieu rural. Les enfants dont l'âge est compris entre 6-23 mois ont davantage souffert des épisodes diarrhéiques que les autres.
- Plus du tiers des enfants (36%) ayant souffert de la diarrhée ont reçu un traitement avec le liquide SRO préparé ou préemballé, ou encore les fluides recommandés faits à domicile.
- Durant les épisodes diarrhéiques, 42% des enfants malades ont reçu une thérapie de réhydratation par voie orale, ont pris davantage de fluides et ont continué de manger.
Infections respiratoires aiguës
- Quatre pour cent (4%) des enfants de moins de cinq ans ont souffert d'une infection respiratoire aiguë (IRA). La prévalence des IRA est plus élevée en milieu rural (5%) qu'en milieu urbain (2%).
- Trente-neuf pour cent (39%) des enfants ayant souffert d'une IRA ont bénéficié des prestations d'un personnel de soins de santé approprié. Parmi les filles malades, 34% ont été traitées par les prestataires de soins de santé appropriés, contre 42% chez les garçons.
- Trente et un pour cent (31%) des enfants de moins de 5 ans atteints d'une IRA ont reçu des antibiotiques.
- Seulement 3% des mères ou des personnes en charge des enfants connaissent les deux signes d'IRA pour lesquels un enfant doit être emmené immédiatement dans un établissement de santé, à savoir une respiration rapide et une respiration difficile.
Paludisme
- Dix-huit pour cent (18%) des enfants âgés de moins de cinq ans ont dormi sous une moustiquaire la nuit précédant l'enquête. Cette proportion n'est que de 10% pour les moustiquaires traitées. Le coût moyen d'une moustiquaire traitée est de 1500 FCFA dans le public et dans le privé.
- Un enfant sur cinq de moins de cinq ans (20%) a eu la fièvre au cours des deux semaines précédant l'enquête. La prévalence de la fièvre est de 22% en milieu urbain contre 19% en milieu rural. Les enfants âgés de 12-23 mois sont plus touchés par le paludisme que les autres (24%).
- Près de la moitié (48%) des enfants fébriles ont reçu un traitement antipaludéen approprié. Dans les 24 heures qui ont suivi les symptômes du paludisme, 41% des enfants fébriles ont reçu un traitement antipaludéen approprié.
xxi
- Durant la grossesse, quatre femmes sur cinq (79%) ont reçu un médicament antipaludéen dont 1% a reçu deux fois ou plus du SP/Fansidar. Le traitement à la chloroquine demeure élevée (73% des femmes).
EAU ET ASSAINISSEMENT
- Selon la définition "internationale" utilisée dans l'enquête MICS3, 77% de la population a accès à l'eau potable ; 94% en milieu urbain contre 72% en milieu rural.
- Pour 11% des ménages, la source d'approvisionnement en eau de boisson se trouve sur place. Pour les autres ménages, le temps moyen pour aller chercher l'eau et revenir est de 36 minutes. Le temps mis pour aller à la source d'eau et revenir est plus élevé en milieu rural (37 minutes) qu'en milieu urbain (29 minutes).
- La femme adulte est la personne qui va chercher l'eau dans 85% des cas, quand la source d'approvisionnement en eau de boisson ne se trouve pas sur place. Les hommes adultes ne vont chercher de l'eau que dans 8% des cas.
- Un peu plus d'un tiers (37%) de la population vit dans des ménages disposant de toilettes appropriées. En milieu urbain, 94% de la population des ménages contre 19% en milieu urbain disposent de toilettes appropriées.
- La proportion d'enfants dont les excréta sont évacués sainement est de 17%. Cette proportion est de 63% en milieu urbain contre 7% en milieu rural.
- Un tiers (32%) de la population utilise à la fois des sources améliorées d'approvisionnement en eau et des moyens améliorés d'évacuation des excréta. Le milieu urbain enregistre 89% contre 14% en milieu rural.
CONDITIONS D'HABITATION
- En milieu urbain, 50% de la population des ménages n'ont pas de bail assuré (pas de papier en règle ou risque d'être expulsés). Par ailleurs, 69% des ménages vivent dans des habitations considérées précaires.
SANTE DE LA REPRODUCTION
Soins prénatals
- Au cours des visites prénatales, 85% des femmes ont fait prendre leur poids, 83% ont eu une prise de tension, 74% ont eu un prélèvement d'urines et 35% une prise de sang. - Plus de quatre femmes sur cinq (85%) âgées de 15-49 ans ayant donné naissance au cours des deux dernières années précédant l'enquête ont reçu des soins prénatals de professionnels de santé. Cette proportion est de 98% en milieu urbain contre 82% en milieu rural.
Assistance pendant l'accouchement
- Parmi les femmes ayant accouché au cours des deux années précédant l'enquête, 51% l'ont fait dans un centre de santé. En ville, 94% des femmes ont accouché dans un centre de santé contre 40 % en milieu rural.
- Au cours de la période considérée, 54% des accouchements ont été assistés par un personnel de santé qualifié. Les accouchements sont davantage assistés en milieu urbain (66%) qu'en milieu rural (51%).
Contraception
- Treize pour cent (13%) des femmes âgées de 15-49 ans mariées ou en union utilisent (ou dont le partenaire utilise) une méthode moderne de contraception. Cette proportion est de 32% en milieu urbain contre 8% en milieu rural.
PROTECTION DE L'ENFANT
Enregistrement des naissances
- Parmi les naissances d'enfants de moins 5 ans, 64% ont été enregistrées à l'Etat Civil. Cette proportion est de 86% en milieu urbain contre 58% en milieu rural.
Discipline de l'enfant
- La grande majorité des enfants de 2-14 ans (83%) font l'objet de punitions psychologiques ou de punitions physiques et 37% des mères/personnes en charge des enfants pensent recourir à des punitions physiques pour la discipline de l'enfant.
EXCISION
- Trois quarts des femmes âgées de 15-49 ans (73%) ont été excisées. Cette pratique touche aussi bien les femmes en milieu urbain (76%) que celles du milieu rural (72%). - La forme extrême de l'excision concerne 3% des femmes excisées.
VIOLENCES CONJUGALES
- Près des trois quarts des femmes (71%) pensent qu'un mari a le droit de frapper ou de battre sa femme/partenaire lorsqu'elle néglige les enfants, sort sans le prévenir, lui tient tête dans les discussions, brûle la nourriture ou refuse des rapports sexuels. Cette proportion est plus élevée en milieu rural (76%) qu'en milieu urbain (59%).
DEVELOPPEMENT DE L'ENFANT
- Douze pour cent (12%) des enfants âgés de moins de 5 ans ont bénéficié de quatre activités d'apprentissage avec l'encadrement d'un adulte de son ménage. L'implication du père dans ces activités s'est observée dans 23% de ces cas.
EDUCATION Education préscolaire
- Un peu plus de 2% des enfants de 3-4 ans fréquentent un établissement d'éducation préscolaire. Cette proportion est d'environ 8% en milieu urbain contre moins de 1% en milieu rural.
- Les enfants de sexe masculin sont en plus grande proportion que ceux du sexe féminin à fréquenter ce type d'établissement, respectivement 3% et 1%.
Education primaire et secondaire
- Près de deux enfants sur cinq (39%) en âge d'être inscrits en première année du primaire (taux net d'admission) sont effectivement inscrits ;
- Moins de la moitié (46%) des enfants en âge d'aller à l'école primaire (enfants âgés de 7-12 ans) fréquentent une école primaire : 79% en milieu urbain contre 36% en milieu rural. - Selon le sexe, les garçons sont plus scolarisés que les filles (49% contre 44% au primaire ; 17% contre 15% au secondaire). Neuf enfants sur dix (91%) qui entrent au CP1 finissent par atteindre la classe de CM1.
- Selon la définition des enquêtes MICS, le taux d'alphabétisation de la population féminine âgée de 15 à 24 ans est de 25%. Ce taux est de 51% en milieu urbain contre 10% en milieu rural.
VIH / SIDA, ENFANTS ORPHELINS ET VULNERABLES
Connaissance de la transmission du VIH/Sida et utilisation du préservatif
- La grande majorité des femmes de 15-49 ans (94%) ont déjà entendu parler du VIH/Sida. - Seulement 16% des femmes ont une connaissance approfondie du VIH/Sida, c'est-à-dire qu'elles identifient deux moyens de préventions et trois idées fausses sur le VIH/Sida. - Deux femmes sur cinq (40%) connaissent un centre de dépistage, un dixième des femmes (12%) ont déjà fait leur test, et parmi elles, environ neuf femmes sur dix (88%) se sont intéressées au résultat de leur test.
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- Parmi les femmes qui ont eu des consultations prénatales auprès d'un personnel médical qualifié (85%), 39% ont reçu des informations et conseils sur le VIH/Sida au cours d'une visite prénatale et 8% ont fait le test de dépistage; seulement 7% ont pris connaissance de leur résultat.
- Parmi les jeunes femmes de 15-24 ans, 57% ont eu des rapports sexuels au cours des 12 derniers mois précédant l'enquête, et parmi elles 30% ont eu ces rapports avec des partenaires avec lesquels elles ne sont pas en union. Près de deux tiers de ces jeunes femmes (64%) qui ont eu ce type de rapports ont déclaré avoir utilisé un préservatif lors du dernier rapport sexuel.
Enfants orphelins et vulnérables
- Plus de trois quarts (77%) des enfants âgés de 0-17 ans vivent avec leurs deux parents, 11% ne vivent pas avec un parent biologique et 7% ont un ou les deux parents décédés. - 15% des enfants de moins de 18 ans sont des enfants orphelins ou vulnérables. Parmi eux, trois enfants sur cinq (9%) sont vulnérables.
- Le ratio du taux de fréquentation scolaire des enfants orphelins et vulnérables au taux de fréquentation des enfants ni orphelins ni vulnérables est égal à 1,04, ce qui signifie qu'il n'y a pas de différence apparente entre les deux groupes d'enfants dans la fréquentation scolaire. - La majorité des enfants orphelins et vulnérables (93%) ne reçoit aucun soutien de la part du gouvernement et des organisations communautaires. Seuls 7 % de ces enfants ont reçu au moins un des quatre types de soutien au cours des douze derniers mois tandis qu'une proportion très infime (0,2%) a reçu tous les quatre types de soutien (médical, émotionnel ou psychosocial, social ou matériel et scolaire).
- De façon générale, les enfants orphelins et vulnérables présentent des indices nutritionnels moins reluisants que ceux non orphelins ou non vulnérables.
- Le pourcentage d'adolescentes âgées de 15-17 ans qui ont eu des rapports sexuels avant l'âge de 15 ans est légèrement plus élevé chez les jeunes orphelines et vulnérables (7%) que chez les adolescentes n'étant ni orphelines et ni vulnérables (6%). |